Histoire d’Hérin

Les armes d’Hérin se blasonnent ainsi : « D’azur semé de fleurs de lys d’Or »

Une clairière resserrée entre les bois de Trith, d’Aubry et de Wallers, à quelque distance de l’antique fief d’Anzin, lui aussi couvert de bois, accueillit vraisemblablement les fondateurs du village.

De lieu en lieu-dit, de forêt en chemin et de chemin en rue, seules la rue du Tilleul et la rue du Quesne se souviennent de ce lointain passé.

Hérin ne connut heureusement ni bataille ni événement grave, si ce n’est le sac de l’église en 1566 par les Gueux (protestants) qui se retirèrent ensuite sur Hasnon.

L’activité du village ne se limitait pas à la culture et, bien avant la houille, le sous-sol de cette plaine un peu monotone permit l’extraction de pierres blanches. Dès le XIIIème siècle, des religieux exploitaient ces carrières qui fournirent par exemple les matériaux du presbytère d’Aubry (1726).

En 1570, la présence d’un tailleur de pierre est attestée à Hérin. Mais toute activité cessa avec la Révolution.

 

Un clocher séparé de son église

Une tradition veut que ce soient les carrières locales et plus précisément le « champ Egremonts » qui fournirent les moellons destinés à l’ornementation de l’église actuelle, en remplacement de l’ancien sanctuaire détruit par les Autrichiens. Elle fut déplacée pour éviter de gêner le cimetière, ce qui explique cette curieuse séparation d’avec son clocher.

Elle a la forme d’un vaisseau et se termine en pans coupés. La maçonnerie principale est en briques agrémentées de pierres blanches aux lignes des fenêtres et à la corniche. C’est aux Prémontrés à qui l’on attribue sa reconstruction en 1777.

Bâtie également en pierre, la façade ne put résister à la lèpre du temps. Les briques de parement qui la recouvrent maintenant, pour être heureuses et solides en elles-mêmes, ne correspondent pas au reste du monument. Cette maladie a malheureusement atteint les rangées de pierres qui alternent sur le clocher avec les rangées de briques, et lui donnent cet aspect si caractéristique des anciennes constructions de notre région. Une pierre de soubassement porte la date de 1702.

A côté de l’église, l’ancien presbytère construit en 1777 avec les pierres du pays a été désaffecté lors de la loi sur la séparation de l’église et de l’Etat. Faute de moyens financiers pour le rénover, la Municipalité a dû se résoudre, avec regret, à démolir le bâtiment, à l’été 2016.

Comment l’autel de l’église d’Ath est-il arrivé à Hérin ?

Les deux autels en marbre des bas côtés semblent bien correspondre (en deux parties) à l’ancien autel d’Ath. Au centre de l’architrave de l’un figure un cartouche sommé d’un heaume qui devrait porter les armes des Florbecq; au centre de l’autre, cette inscription : « D.O.M./D. Iacobo de Florbecqz et D. Franciscae de Hennin Conjugibus Ioannes Bartista de Florbecqz Filius e Societate Jesu Lonebat / Anno MDCXXXII ».
De savantes études d’archivistes ont permis d’établir que le père J.-Bte de Florbecq (Jésuite) éleva à la mémoire de ses parents, dans l’église Saint-Julien-d’Ath, un autel d’albâtre et de marbre d’une valeur de 1.200 florins. Le retable représentant le martyre de Saint-Julien.
Les mouvements hostiles aux Jésuites l’amenèrent à conduire cet autel à Valenciennes où il avait fait ses études, puis à Hérin ou peut-être même directement à Hérin.
Mais pourquoi Hérin ? Le mystère demeure…

La cense Duniol ou Petite Cense

La puissante abbaye de Vicoigne possédait de nombreux biens en terres et bâtiments, et particulièrement une « Grande Cense à Oisy », et une « Petite Cense à Hérin ». Malgré les louables efforts des propriétaires, il apparaît difficile de préserver les « blancs », autrement dit les pierres. Pourtant, une fois encore l’ensemble mériterait un meilleur sort avec, quand on le regarde depuis le portail, un beau travail de briques sur les bâtiments de droite, la présence de deux arcades, et l’armoirie d’une troisième sur le bâtiment d’en face, qui semble antérieur au corps d’habitation dont certaines pierres de grenier portent la date de 1702.

La Ferme du Moulin

Elle abrite le club hippique et possède au-dessus de son entrée un pigeonnier de dimensions modestes mais équilibrées.

Les promenades ne manquent pas. L’une permet de gagner le lieu-dit « Le moulin » (une carte de 1709 situait déjà un moulin à cet endroit, et à la fin du XIXème siècle, ses ailes hachaient encore le ciel), puis au-delà du C.D 113, le chemin longe un vieil arbre magnifique avant de rejoindre le chemin des Fourches sur sa droite puis un peu plus loin Wallers.

Le chemin des Fourches revient lui-même vers le village, coupe le C.D 113, passe au lieu-dit « Le Tilleul » et rejoint le chemin Vinot. Trois possibilités s’offrent alors : face à la rive Ferrer, un chemin rejoint la chasse Malplaquet, un autre un peu plus loin rejoint Dutemple, enfin le chemin lui-même – quand il croise la voie ferrée – permet de revenir vers le centre.

Aux dires des habitants de la Commune, on parlait du chemin Vinot comme de l’autoroute. Et bien plus qu’aux promenades, il servait aux échanges avec les communes voisines, notamment Valenciennes. Pourquoi les oublier ? Pourquoi ne pas en profiter ?

* Extraits de l’ouvrage baptisé « Hérin d’hier », réalisé par la Commission Municipale de la Culture dans les années 1985-1991 (estimation).

Son écriture est attribuée à M. Jean Carlier (Adjoint au Maire), M. Gérard Brisville (Adjoint au Maire) et M. Jean-Claude Gauthier (Conseiller Municipal), avec la probable participation d’autres personnalités locales.

Quelques précisions sur les différents noms de la localité…

Au XVème siècle, la Commune avait pour nom « Iérin » comme on le voit dans la légende de la Sainte Croix de Douchy qui date de 1447. Il est dit que ce livre fut découvert par l’advertance de Messire Jacq Hanuel, curé de Iérin.

Au XVIIème siècle, on écrivait « Errin » ou « Erin ».

Au XVIIIème siècle, on trouve « Erain » dans plusieurs actes civils.

Ce ne fut qu’au XIXème siècle que la commune reçut définitivement son nom actuel : « Hérin ».

Étymologiquement, le nom de la ville a une signification : « Manoir de Herbert ». Il dériverait de Her, diminutif de Herbert et de Hern, qui signifie manoir. Hérin possède ses armes : Portes de gueules au chef orné de trois sautoirs de sables.

A propos du Chevalet…

L’ancienne fosse d’Hérin avait une superficie de 32 531m².

Avec les 58 430m² du terril adossé à cette fosse, l’activité de l’époque se déroulait donc sur plus de 9ha.

La naissance de la fosse remonte à la fin du XIXème siècle. En effet, c’est en 1866 que furent entrepris les travaux pour creuser les deux puits : le 1er jusqu’à la cote – 400m ; le 2ème jusqu’à la cote – 615m. Ils avaient tous les deux un diamètre de 2,60m.

Ce n’est qu’en 1890 que fut creusé le troisième puits. Ce dernier ne fut construit qu’après la fin de la guerre en 1920.

A l’époque, ce type de construction était nécessaire à cause du manque d’acier. Ce puits fut exploité jusqu’au 31 juillet 1936, date de sa fermeture. Son diamètre était le double des précédents (5m) ce qui a permis d’atteindre la cote – 740m.

8 millions de tonnes de charbon ont été extraites de cette fosse et de ses galeries qui communiquaient avec les fosses des environs : Denain, Escaudain, Douchy, Sabatier, Arenberg, etc… Il était même possible, sans remonter à la surface, d’aller jusqu’aux environs de la frontière belge. La longueur des galeries était donc impressionnante et l’on pouvait y circuler librement. Ces galeries sont bien sûr abandonnées de nos jours.

La Compagnie des Mines d’Anzin garda le puits d’Hérin en état d’exploitation jusque dans les années 1950. En effet le type de charbon extrait convenait parfaitement aux besoins de la S.N.C.F. et de ses machines à vapeur; c’était un charbon d’une qualité 3/4 gras. Ce gisement comportait 20 à 25 % de matière volatile. En outre, il était très irrégulier malgré les sept veines qui le composaient.

Pour illustrer les difficultés d’exploitation rencontrées au fond, il est bon de savoir que parfois les veines passaient de l’horizontale à une inclinaison supérieure à 10 degrés. Dans le jargon des mineurs, une telle exploitation était appelée « gisement en chaise ».

L’électrification des lignes S.N.C.F. dans la région et le remplacement des machines à vapeur furent déterminants pour l’arrêt de ce puits. Néanmoins, ce n’est qu’en 1955 que l’on procéda aux remblaiements de ces trois puits.

Ces rassemblements furent suivis très sérieusement par les Houillères et de nombreuses comparaisons furent faites quant au volume à combler compte tenu du compactage naturel dû à la très grande hauteur de chute des matériaux et le volume de ceux-ci mis en place afin d’éviter par la suite des affaissements dangereux.

Pour terminer, des dalles de béton pouvant résister à une pression de 4 tonnes au m² furent coulées par-dessus.

Consultez un document de l’INA de décembre 1978 sur la Disparition du dernier chevalement d’Hérin 
Et aujourd’hui ?

Hérin est une commune moderne, desservie par la station « Le Galibot » du Tramway de Valenciennes.